Nodier et les « romances pseudographes de Clotilde »
DOI:
https://doi.org/10.5007/fragmentos.v31i0.8398Resumo
Publiées en 1803, et plusieurs fois rééditées par la suite, les Poésies de Clotilde de Surville connurent un franc succès de librairie quoique leur auteur, une aristocrate du XVe siècle, eût très vite été soupçonné d’inexistence. Bien au fait de la supercherie, Nodier n’en a pas moins estimé que « les romances pseudographes de Clotilde sont sublimes » et même « au-dessus de toutes les critiques ». Ainsi ses prises de position successives valent-elles d’être observées à travers leur ambiguïté foncière, car elles témoignent d’une indéfectible clairvoyance en même temps que d’un goût certain pour le pastiche. C’est d’ailleurs pour cette raison que Sainte-Beuve se plut à attribuer l’entière responsabilité du second recueil de Poésies inédites de Clotilde (1826) à un Nodier qui, au juste, n’en fut que l’astucieux co-éditeur. Si la réception de ces apocryphes permet, au fil du temps, d’opposer les démystificateurs implacables (tels Quérard ou Gaston Paris) et les dupes, qui s’obstinent à prouver l’authenticité d’une contrefaçon pourtant manifeste, elle laisse également entrevoir l’élégante sérénité de Nodier, et sa posture singulière : celle d’un complice discret et d’un lecteur avisé, qui sut pareillement saluer à sa façon le génie d’Ossian ou de Bonaventure des Périers.Downloads
Publicado
2008-12-03
Edição
Seção
Artigos
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