Les références antiques et modernes dans Smarra
DOI:
https://doi.org/10.5007/fragmentos.v31i0.8401Resumo
On range volontiers Charles Nodier parmi les membres de l’école frénétique ; on le tient aussi pour un auteur fantaisiste, voire humoriste, qui trancherait donc avec le sérieux des « grands » romantiques (Hugo, Novalis, Shelley). Pourtant, à y regarder de plus près, s’il est indubitable que Nodier a cultivé l’horreur, un romantisme qu’on appellera par la suite le « romantisme noir », il est non moins vrai que cet immense érudit a mis beaucoup d’art à emprunter des sources diverses pour confectionner une littérature, des contes qui sont bien à lui, bien à lui seul. Par là Nodier est un auteur bénit pour les comparatistes. C’est le cas de Smarra. Apparemment le conte est une imitation d’Apulée ; mais si l’on examine de très près le texte antique on s’aperçoit que l’auteur latin dissimule un autre auteur de référence : Shakespeare, dont les occurrences sont nombreuses et plus difficiles à décrypter. L’ensemble, cette juxtaposition de l’ancien et du moderne, crée une couleur spécifique ; elle rappelle passablement la manière du peintre Füssli, qui lui aussi paraphrasait librement Shakespeare et lui ajoutait une sorte de halo néoclassique. Le vrai charme de Smarra réside là : Nodier n’est pas un fantaisiste ou un amateur, son romantisme est fort cultivé et fait de la sorte le lien entre l’érudition des Lumières et l’illuminisme du Romantisme.Downloads
Publicado
2008-12-03
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Seção
Artigos
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